Certaines maladies peuvent opacifier la cornée d'un individu et rendre la vision de celui-ci moins nette. L'opacité de cette membrane transparente recouvrant l'œil doit être prise au sérieux car cette situation est à la base d'environ 20 % des cas de cécité. Et l'unique façon d'en venir à bout est la réalisation d'une greffe.
A la suite de l'intervention, le patient retrouvera une excellente acuité visuelle. La transplantation cornéenne aboutit en effet à de bons résultats dans la quasi-totalité des cas et les risques de complication post-opératoires ne sont pas élevés.
Déroulement de l'intervention
Pour une greffe de cornée, des tissus sont prélevés chez une personne décédée. A ce propos, on ne tient compte ni de l'âge de cette dernière, ni des circonstances à la base de son décès. La seule chose à respecter est de veiller à ce que la cornée prélevée ne soit pas infectée et qu'elle soit bien transparente.
Le prélèvement de la membrane est réalisé généralement lors des 12 premières heures suivant le décès et ne se fait exclusivement que dans des centres autorisés. Une rigoureuse asepsie est réalisée pendant ce prélèvement. Le donneur sera soumis à une série d'analyses qui rassureront sur l'absence d'infections transmissibles comme une hépatite ou le VIH. Une anesthésie générale ou locale est effectuée chez le receveur. Pour la greffe, il s'agira d'ôter une rondelle de la cornée en mauvais état et la remplacer par une autre issue de la cornée saine. Une suture est effectuée au niveau des bords des deux cornées par l'utilisation d'un fil non résorbable.
Une suite opératoire tranquille pour le patient
Contrairement aux autres greffes, la suite d'une transplantation cornéenne est tranquille pour le patient. D'abord l'hospitalisation n'est pas longue et a même été raccourcie davantage ces dernières années. Ensuite aucune douleur n'est ressentie pendant cette période post-opératoire.
Le patient devra juste avoir un pansement oculaire pendant 2 ou 3 jours avant de le remplacer par une coque oculaire ou des verres teintés. Pour éviter tout rejet, il aura à utiliser des collyres de corticoïdes. Petit-à-petit, le patient constatera l'amélioration de sa vue, mais il faudra plus de 6 mois pour une netteté totale.
Un suivi indispensable malgré tout
Même si les risques de rejet sont faibles, il faut tout de même observer un bon suivi post-opératoire pour s'en mettre véritablement en abri. Si l'œil du patient est larmoyant et rouge et que celui-ci se plaint de douleur, il faut comprendre alors que la greffe est en train d'être rejetée. Une corticothérapie locale s'impose donc, de même qu'un traitement à la ciclosporine en collyre.
Des rejets tardifs peuvent apparaître, parfois 20 ans après la greffe. Si la transplantation s'est déroulée à la suite d'un herpès oculaire, l'administration d'un médicament antiherpétique est dans ce cas indispensable. Le patient doit éviter toute situation pouvant entrainer un traumatisme oculaire comme la pratique de sports violents.