Déterminer les paramètres vitaux, c'est mesurer les fonctions de base du corps. La température corporelle, le pouls et le taux de respiration sont les principaux signes vitaux régulièrement mesurés en milieu hospitalier. On leur adjoint habituellement la pression artérielle, qui n'est pas un signe vital à proprement parler.
La routine aidant, plusieurs professionnels de santé utilisent couramment l'expression inappropriée « prendre les constantes » pour désigner la détermination des signes ou paramètres vitaux.
Pourquoi déterminer les paramètres vitaux ?
Mesurer les signes vitaux constitue une phase de pré-diagnostic ou de surveillance de la santé d'un patient. Pour éviter qu'un agent de santé fasse preuve de négligence, cet acte d'accueil en milieu hospitalier s'inscrit dans un protocole à respecter scrupuleusement.
La température normale du corps est de l'ordre de 37°C ; une légère hausse (38°C) peut se produire en cas de réaction immunitaire. Mais une hyperthermie locale (tête ou tout autre partie du corps) ou générale de l'ordre de 39 à 40 °C peut être révélatrice d'un dysfonctionnement qu'il importe de rechercher rapidement.
Le pouls d'un bébé se situe entre 100 et 150 pulsations par minute alors que celui d'un enfant plus grand peut osciller entre 90 et 120 pulsations à la minute. Le pouls d'un adulte peut varier de 60 à 100 pulsations en une minute, avec une moyenne qui s'établit à 72. Lorsque le pouls est supérieur à 100 pulsations par minute chez l'adulte, on parle de tachycardie. Par contre, s'il est inférieur à 60 pulsations, il s'agit plutôt d'une bradycardie.
Le taux de respiration normal chez l'adulte se situe entre 12 et 20 par minute alors qu'il peut varier, chez l'enfant d'environ deux ans, entre 25 et 35 par minute. Un taux de respiration se situant entre 30 et 50 par minute reste normal chez un bébé.
Grâce à cet indicateur, les professionnels de santé peuvent déjà soupçonner ou constater divers dysfonctionnements :
- une baisse du rythme respiratoire se traduisant par un taux respiratoire inférieur à 10 par minute ;
- une hausse du rythme cardiaque ou tachypnée s'observant par un taux respiratoire au dessus de 24 par minute ;
- une respiration laborieuse et difficile (dyspnée),
- un arrêt prolongé de la respiration (apnée).
En combinant cet indicateur avec les informations recueillies auprès du patient ou de sa famille, les infirmiers et médecins peuvent diagnostiquer une orthopnée, une difficulté à respirer autrement qu'en position assise. Il va sans dire que les bénéfices de la mesure du taux de respiration sont légion !
La pression artérielle (PA), abusivement appelée tension artérielle, est la pression qu'exerce le sang oxygéné, sortant du cœur, sur les parois des artères. En principe, la mesure de la PA devrait se faire sur l'artère la plus proche du cœur, l'aorte. En raison de l'inaccessibilité de ce vaisseau sanguin, cette mesure se fait sur le bras au niveau de l'artère humérale, plus proche de l'aorte et du cœur.
La PA normale se situe en dessous de 120 mmHg (millimètre de mercure) pour la valeur systolique et en dessous de 80 mmHg pour la valeur diastolique. De façon pratique et courante, la PA se note X/Y, où X représente le dixième de la mesure systolique et Y, le dixième de la valeur diastolique. Cela dit, une PA supérieure à 14/9 sur plusieurs semaines est révélatrice d'une hypertension artérielle ; entre 12/8 et 14/9, on parle de pré-hypertension artérielle.
Comment déterminer les paramètres vitaux ?
La température corporelle se mesure à l'aide d'un thermomètre qui peut être à mercure ou électronique. La bouche, l'aisselle et le rectum sont les trois endroits les plus sollicités pour mesurer la température du corps. Toutefois, des thermomètres spéciaux permettent de prendre ce paramètre vital à l'intérieur de l'oreille ou simplement sur le front. A noter que la mesure la plus fiable reste celle de la voie rectale.
Le pouls peut être vérifié en se servant simplement des doigts. L'intérieur du poignet, du coude et la base du cou sont des zones propices à la mesure du pouls.
Le taux de respiration se mesure en comptant le nombre de fois que le sujet respire en une minute. On le voit par le gonflement de la poitrine. Concrètement, il n'est pas indiqué qu'un patient sache qu'on mesure son taux de respiration. La technique consiste à observer la poitrine et à compter le nombre de respirations, tout en feignant de prendre le pouls.
La pression artérielle se mesure à l'aide d'un moniteur anéroïde, relié à un stéthoscope (placé dans les oreilles du professionnel de santé) et à un brassard serrant le bras du patient au rythme d'appuis successifs sur une sorte de poire en caoutchouc. Il existe aussi des tensiomètres électroniques qui permettent de relever la pression artérielle.