Il existe plusieurs formes de toxidermies : l'exanthème maculo-papuleux, l'urticaire allergique, la nécrolyse épidermique toxique, la pustulose exanthématique aiguë généralisée et l'Erythème pigmenté fixe. Ces réactions cutanées se manifestent par des lésions de formes variées et affectent la plupart des cas les mêmes parties du corps lors de chaque prise du même médicament.
Causes
Des études ont révélé que le risque d'apparition de la toxidermie est très élevé (>3%) lors de la prise des médicaments comme l'alopurinol, l'amoxicilline, l'ampicilline, la carbamazépine, la rifampicine et la sulfaméthoxazole-triméthoprime. Toutefois, en dehors des médicaments, le groupe HLA, l'association médicamenteuse, les hémopathies lymphoïdes et l'infection par le VIH constituent des facteurs favorisants de la toxidermie.
Manifestations et symptômes
Les symptômes varient selon le type de toxidermie.
L'exanthème maculo-papuleux est la forme plus fréquente de toxidermie (90%). Cette lésion cutanée est, parfois accompagnée d'une fièvre, d'une démangeaison (locale ou généralisée), de nausées ou d'œdèmes. L'exanthème maculo-papuleux se présente sous plusieurs aspects : rubelliformes, scarlatiniformes ou sous forme d'éruptions à petites papules.
Cette forme de toxidermie, qui est due à la prise de médicaments comme les antibiotiques et anticomitiaux, affecte généralement les coudes, genoux ou le tronc. Ces lésions apparaissent souvent 7 à 30 jours après la prise du médicament, qui en est responsable.
Quant à l'urticaire médicamenteuse allergique, elle est la plupart du temps provoqué par la prise de pénicillines, d'anesthésiques généraux, de sérums et de vaccins. Les symptômes (prurit) de cette toxidermie se manifestent dans l'heure, qui suit l'administration du médicament.
Tout comme l'urticaire allergique, la pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) se caractérise par une éruption cutanée brutale. Elle est consécutive à la prise de médicaments comme les aminopénicillines, la pristinamycine, la chloroquine ou la terbinafine.
Enfin, l'erythème pigmenté fixe se particularise par une lésion qui laisse une pigmentation ou des plaques de coloration rouge-brun, le prurit et des brûlures localisées. Cependant, il ne s'accompagne pas de fièvre. Ce type de toxidermie est dû à la prise d'analgésiques, de sylfamides, de cyclines ou de carbamazépine.
Diagnostic
Pour diagnostiquer la toxidermie, les médecins cherchent à connaitre les antécédents allergiques du patient en dressant un schéma chronologique de tous les médicaments pris. Dans certains cas, une biopsie cutanée est indispensable au diagnostic.
Traitement et la prévention
Il n'y pas de remède particulier ou spécifique pour traiter la toxidermie. Le traitement consiste en la suppression de la cause de cette affection cutanée. En effet, les symptômes de la toxidermie prennent fin à l'arrêt des médicaments, qui sont à son origine.
Mais parfois, un traitement symptomatique est indispensable surtout en cas de prurit. Dans les formes graves (Nécrolyse épidermique toxique), une hospitalisation est nécessaire pour la prise en charge du sujet. Dans l'hypothèse d'une anaphylaxie, le médecin peut prescrire un antihistaminique.
La meilleure prévention consiste pour chaque personne à connaitre les médicaments auxquels elle est allergique grâce à un bilan allergologique. Une fois la liste des médicaments connus, l'individu doit éviter la prise desdits médicaments et surtout informer son médecin afin qu'il puisse lui trouver des médicaments de substitution.