Les lésions ligamentaires au niveau du genou de l'enfant sont rares du fait qu'à cet âge les ligaments sont plus solides que les os. Mais la pratique précoce d'activité sportive intense expose de plus en plus les enfants à l'apparition de lésions ligamentaires.
Diagnostic de lésions ligamentaires du genou
Pour le diagnostic des lésions, deux méthodes s'offrent au médecin. Tout d'abord, nous avons l'évaluation clinique. Les spécialistes emploient la méthode de Lachmann qui est douce et peut s'appliquer durant la période aiguë du traumatisme. Par contre, il est difficile de réaliser le test du tiroir antérieur quelques instants après la lésion.
En cas d'hémarthrose (épanchement de sang) au niveau du genou, le spécialiste recherchera une fracture épiphysaire ou une lésion du pivot central.
Prise en charge des lésions ligamentaires
Lors d'une rupture du ligament croisé antérieur, il est difficile de déceler la lésion chez l'enfant en urgence. Le médecin vérifie, au préalable, que l'enfant ne souffre pas de fractures ou de lésions. Dans le cas contraire, l'articulation de l'enfant sera immobilisée pendant une à deux semaines avant de réaliser une IRM pour authentifier la présence de la rupture.
La plupart des ruptures sont accompagnées de lésions supplémentaires. En effet, une grande partie des enfants présentent des lésions méniscales synchrones. Elles touchent les ménisques externes. Ces ménisques ont toutefois l'avantage de cicatriser plus ou moins vite. Il est possible également de retrouver une luxation rotulienne.
Suivi pré-opératoire
En fonction de la lésion ligamentaire, l'orthopédiste peut préconiser un traitement conservateur initial. Il permet d'éviter une instabilité potentielle du genou ce qui aide, par extension, à prévenir de nouvelles lésions méniscales. Une rééducation visant à rééquilibrer les muscles (muscles profonds situés entre les ischio-jambiers et le quadriceps) est également instaurée. Elle est souvent précédée d'une immobilisation antalgique.
Traitement des lésions
Dans le cas de rupture ligamentaire accompagnée d'une fracture des épines tibiales, le chirurgien devra procéder à une réinsertion du LCA ou une reconstruction du LCA. Elles font parfois appel à l'ostéo-suture employant des fils ou des vis résorbables.
Certaines techniques chirurgicales n'incluent pas obligatoirement une traversée de la physe (cartilage de conjugaison). Il s'agit de la technique de Clocheville (au dessus de la plaque de croissance) ou de la technique de Franck Chotel (en dessous de la plaque de croissance). S'il s'agit d'une rupture simple, une ligamentoplastie peut suffire. Les réinsertions ou reconstructions du ligament se font sous arthroscopie.
L'intervention chirurgicale est fonction de la capacité de réparation du genou. En effet, si l'enfant dispose de plusieurs années de croissance, l'intervention peut se faire, mais elle doit tenir compte des risques liés au cartilage de croissance. Par contre, si l'enfant est au terme de sa croissance, il faudra patienter quelques mois avant de réaliser l'intervention.