Bien que tout le monde peut être atteint par une tumeur bénigne du foie, les jeunes femmes constituent la frange de la population la plus touchée.
Les hémangiomes
Les hémangiomes caverneux sont les tumeurs bénignes du foie les plus courantes, avec une incidence pouvant aller jusqu'à 20% de la population totale. Ce sont habituellement de petites lésions se traduisant par la prolifération des cellules endothéliales vasculaires. Le terme « hémangiome géant" est utilisé pour les lésion larges de plus de 5 cm. Les hémangiomes sont rarement symptomatique, sauf en cas de grosses tumeurs (plus de 10 cm de large).
Les hémangiomes peuvent augmenter en taille pendant la grossesse et diminuer après la ménopause. Bien que les récepteurs des œstrogènes aient été identifiés dans certaines tumeurs, la contraception orale n'est pas un facteur de risque associé à la croissance des hémangiomes. Les complications interviennent suite à une rupture spontanée ou post-traumatique, qui provoque un choc hémorragique aiguë dans de très rares circonstances.
Le Syndrome de Kasabach-Merritt, qui se traduit par des saignements et la thrombopénie ; et le syndrome Blumgart-Bornman-Terblanche, se manifestant par une fièvre et des douleurs abdominales, constituent les principales complications de ce type de tumeur.
L'hyperplasie nodulaire focale
L'hyperplasie nodulaire focale est la deuxième tumeur bénigne du foie la plus fréquente. Elle touche près de 3% de la population mondiale. L'hyperplasie nodulaire focale est une lésion non néoplasique causée par une réponse hyperplasique à une malformation vasculaire congénitale ou une perturbation de l'approvisionnement en sang.
L'hyperplasie nodulaire focale forme habituellement une lésion macroscopique, polylobé bien circonscrite. Elle a une prévalence plus élevée chez les femmes dont l'âge est compris entre 20 et 40 ans. Dans 10 à 20% des cas, les lésions sont multifocales, et dans 20% des cas, l'hyperplasie nodulaire focale coexiste avec un hémangiome.
L'adénome hépatocellulaire
L'adénome hépatocellulaire est une tumeur bénigne du foie, qui a une incidence de 1/106. L'Adénome hépatocellulaire se manifeste principalement chez les femmes en âge de procréer et il est lié à des niveaux élevés d'œstrogènes endogènes ou exogènes. Des doses élevées et une contraception orale de longue durée, ainsi que la grossesse, sont associés à une incidence plus élevée d'adénome hépatocellulaire.
Dans certains cas, l'arrêt de la contraception orale entraine la régression de l'adénome hépatocellulaire. L'utilisation de stéroïdes anabolisants androgènes, les maladies de stockage du glycogène et la galactosémie constituent des facteurs de risque pour la gente masculine. Le carcinome hépatocellulaire peut être solitaire ou multiple. Dans de très rares cas, ils peuvent s'organiser en structure appelées Adénomatoses.
Tumeurs bénignes rarissimes du foie
Un angiomyolipome est une tumeur hépatique très rare constitué de graisse, de cellules épithéliales et de cellules musculaires lisses des vaisseaux sanguins à parois épaisses. Les kystes hépatiques simples sont des lésions hépatiques congénitales des voies biliaires, qui résultent de la dilatation progressive des micro-hématomes biliaires.
Les cystadénomes hépato biliaires sont de rares tumeurs kystiques bénignes du système biliaire, qui représentent moins de 5% de toutes les lésions kystiques hépatobiliaires. Elles touchent plus souvent le foie (80%), mais peuvent affecter la voie biliaire extra-hépatique, et rarement, la vésicule biliaire.
Prise en charge des tumeurs bénignes du foie
La gestion tumeurs bénignes du foie est en évolution constante, en raison des avancées technologiques au niveau de l'imagerie diagnostique. Quatre types de chirurgie sont utilisés pour le traitement des tumeurs bénignes du foie, à savoir : la chirurgie d'urgence, la chirurgie symptomatique pour les patients atteints de douleur ou d'inconfort, la chirurgie préventive pour les tumeurs présentant une probabilité élevée de complications, et la chirurgie de diagnostic lorsque le bilan diagnostique n'arrive pas à distinguer si la tumeur est bénigne ou maligne.