12 juillet 2014 AccueilMaladiesInfectionsFièvresFièvre hémorragique d’Argentine

La fièvre hémorragique d’Argentine

La fièvre hémorragique d’Argentine (AHF) est une maladie infectieuse endémique d’Argentine. Il s’agit précisément d’une zoonose (maladie transmise à l’homme par des animaux) due au virus Junin, appartenant à la famille des Arénaviridés. Ce dernier est transmis à l’homme par des rongeurs. Cette infection qui sévit généralement pendant les périodes de cultures agricoles (avril –juillet), est traitée à l’aide d’antiviraux.

En plus d'être désignée maladie de chaume et mal de Ios Rastrojos, la fièvre hémorragique d'Argentine (AHF) est connue sous l'appellation de maladie d'O'Higgins.

Causes et mode de transmission de l'AHF

L'AHF est une zoonose. La contamination de l'homme par le virus Junin se fait principalement par le contact avec des rongeurs comme Calomys musculinus, Calomys laucha, Akodon azarae, Bolomys obscurus, Mus musculus et Oligoryzomys flavescens, qui sont des réservoirs naturels du virus Junin.

Cette transmission aux êtres humains se fait par l'intermédiaire des sécrétions (sang, salive) et excréments (urine, fèces) des rongeurs lors des activités champêtres. La transmission d'homme à homme est cependant rare.

Symptômes de l'AHF

Les symptômes de la fièvre hémorragique d'Argentine varient suivant deux stades : le stade prodromique et le stade neurologico-hémorragique.

Au cours du stade prodromique qui dure environ une semaine, le patient ressent la fièvre, des maux de tête, des frissons, un manque d'appétit et des douleurs musculaires qui l'affaiblissent. Le sujet peut présenter d'autres signes tels que des douleurs rétro-orbitales, des nausées ou des vomissements, des étourdissements, la constipation ou une diarrhée légère, des douleurs épigastriques, la présence de rougeurs au visage, dans le cou et sur le haut de la poitrine ainsi que des saignements au niveau des gencives.

Après cette première phase (8 à 12 jours), débute le stade neurologico-hémorragique. Cette phase se caractérise par l'apparition de symptômes comme l'hémorragie, des problèmes neurologiques sévères et une infection bactérienne. Les signes d'hémorragie sont des vomissements de sang, noir, la présence de sang dans les poumons ou les selles, des hématomes, des saignements utérins non menstruels et la présence de sang dans l'urine.

Les troubles neurologiques se manifestent par la confusion, une ataxie, une irritabilité accrue, des tremblements, le délire et des convulsions. Enfin, des infections bactériennes comme la pneumonie et la septicémie peuvent survenir.

La fièvre hémorragique d'Argentine est une pathologie grave, qui peut évoluer vers la guérison ou le décès du patient en un ou deux semaines. Lors de la phase de convalescence qui dure de un à trois mois, le malade qui se rétablit est affaibli, irritable et peut présenter des pertes de mémoire.

Diagnostic

Le diagnostic de la fièvre hémorragique d'Argentine passe par un isolement du virus Junin à l'aide d'un prélèvement de sang et de sécrétions des muqueuses. Le médecin emploie plusieurs tests ou techniques à cette fin. Il s'agit notamment de la méthode RT-PCR, de la culture, la recherche des IgM et des IgG par ELISA, la détection d'antigènes par ELISA et les tests de neutralisation.

Traitement et prévention

Le traitement de la fièvre hémorragique d'Argentine se fait par l'administration d'antiviraux tels que la ribavirine, à la trifluopérazine et à la chlorpromazine in vitro. De même, l'administration d'un sérum de convalescence est très efficace contre le virus Junin. En outre, l'emploi de désinfectants comme le glutaraldéhyde, le formaldéhyde, le paraformaldéhyde, des désinfectants à base de chlore, d'alcool à 70 % ou de peroxyde d'hydrogène permet de rendre inactif le virus Junin.

Un traitement complémentaire par l'administration de sédatif, d'analgésique et l'apport de fluides (cas de déshydratation importante) est nécessaire pour une meilleure prise en charge du sujet.

Au titre de la prévention contre le virus Junin, un vaccin dénommé « Candid no 1 » élaboré en 1985 par le virologue argentin, est très efficace pour l'éradication de la fièvre hémorragique d'Argentine. Mais, il faut surtout éviter le contat avec les rongeurs responsables de la fièvre hémorragique d'Argentine.