17 septembre 2014 AccueilDossiersSanté publiqueSIDATransmission verticale

SIDA et bébé : prévention de la transmission verticale

La prévention de la transmission du VIH d’une femme enceinte contaminée à son bébé est devenue un objectif majeur de l’OMS. Cette transmission verticale peut survenir in utero, pendant l’accouchement ou après l’allaitement.

La majorité des nourrissons atteints par le VIH/SIDA sont infectés à la naissance. C'est pourquoi, la recherche a mis au point un protocole thérapeutique reposant sur la réduction de la charge virale maternelle grâce à une thérapie antirétrovirale, à la prévention des expositions aux sécrétions maternelles contaminées par un accouchement par césarienne et à l'évitement de l'allaitement.

Facteurs de risque d'infection périnatale du VIH

Un certain nombre d'études suggèrent que la plupart (50-80%) des cas de transmission verticale a lieu au moment de l'accouchement (Mofenson, 1997). Dans les pays industrialisés, les taux de transmission périnatale du VIH sans prise d'antirétroviraux varient entre 14 et 26 %, alors que dans les pays en développement, ils varient de 21 à 43%. L'allaitement maternel est responsable de la plupart des contaminations post-partum. On estime à 14 %, le risque de transmission du VIH lors de l'allaitement.

Recours aux antirétroviraux

En 1994 et al. démontrèrent qu'une prise d'AZT (zidovudine) durant le second et le troisième trimestre de la grossesse, une perfusion de zidovudine durant l'accouchement ainsi l'administration de zidovudine au nourrisson durant les 6 premières semaines, permettaient de réduire le risque de transmission de 66% lorsque le bébé n'était pas nourri au sein.

Utilisée massivement dans les pays industrialisés, ce protocole a permis d'y réduire la transmission verticale à des proportions infimes. Le traitement préventif actuel repose sur l'association de 3 antirétroviraux en vue de réduire le développement d'une résistance chez le pathogène

Pratiquer la césarienne

Le risque de transmission verticale chez les mères ayant une charge virale élevée peut être réduit de 50% en effectuant un accouchement par césarienne avant le début du travail et la rupture des membranes. En absence d'un traitement antirétroviral, le risque de transmission du VIH de la mère à l'enfant est d'environ 25%. Lorsqu'on associe un traitement antirétroviral et l'accouchement par césarienne, ce taux chute à 2%.

Allaitement artificiel

L'allaitement maternel peut doubler le risque de transmission du VIH, surtout lorsque l'enfant est nourri au sein durant plus de 2ans (Nduati R et al, JAMA, 2000). L'allaitement au sein est en partie responsable des disparités qui existent entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement en ce qui concerne la prévention de la transmission verticale.

Une technique à elle seule ne peut garantir l'efficacité de la prévention de la transmission mère-enfant. La combinaison de plusieurs techniques est essentielle pour empêcher qu'une mère infectée ne transmette le VIH à son bébé. Cependant la réussite de cette prévention doit reposer sur un programme de dépistage systématique des femmes enceintes. Ce dépistage permettra une prise en charge précoce de la mère et accroîtra les chances de réussite.

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