14 octobre 2014 AccueilDossiersArticulationsHancheLuxation congénitale de hanche

Luxation congénitale de la hanche : dépistage et traitement

Pour 1000 naissances, les spécialistes dépistent 1, 5 à 20 cas de luxation congénitale de la hanche (LCH). Cette pathologie du nouveau-né se traduit par le déplacement de la tête du fémur de sa cavité d’origine, le cotyle, vers la chambre capsulaire de luxation qui est une poche située en arrière de l’articulation de la hanche.

Le dépistage de la luxation de la hanche peut se réaliser dans les heures qui suivent la naissance. Le médecin procède à un examen de la mobilité des hanches et peut avoir recours à l'imagerie médicale pour confirmer son diagnostic. Décelée précocement, la LCH peut être efficacement résorbée grâce à une diversité d'outils.

Dépister la luxation congénitale de la hanche

Pour dépister une luxation de hanche, les spécialistes effectuent différents examens cliniques. Il s'agit entre autres de la mesure du volant d'abduction et de la manœuvre de Barlow.

Mesure du volant d'abduction

Le premier examen consiste à vérifier la mobilité des hanches en pratiquant une abduction pour chaque jambe. Il s'agit d'écarter délicatement chaque cuisse vers son côté extérieur. Une limitation du mouvement peut révéler une luxation.

Manœuvre de Barlow

Le second examen est une recherche de déboitement. Le spécialiste vérifie la possibilité de faire sortir la tête fémorale du cotyle, sa cavité d'origine. Dans ce jeu articulaire, il peut ressentir dans la paume des mains ou même voir un ressaut de hanche. Ce qui signifie que la tête du fémur franchit le rebord de sa cavité.

Résultats et limites du dépistage de LCH

Le dépistage clinique réalisé à la maternité peut aboutir à trois résultats différents :

1-les deux hanches du nourrisson sont exempts de luxation ;

2-l'examen est positif : au moins une hanche présente une LCH manifestée par un ressaut de déboitement ou de ré-emboitement ;

3-l'examinateur n'arrive pas à se prononcer.

Le dépistage de LCH n'est pas fiable à 100 % ; des marges d'erreurs existent car il y a des faux positifs et des faux négatifs.

Les deux derniers résultats nécessitent un examen complémentaire d'imagerie médicale. Il faut réaliser notamment une échographie à la sixième semaine suivant la naissance, lorsque le résultat est positif. Quand un doute subsiste, l'écho peut être immédiatement prescrite, doublée d'une consultation chez un médecin orthopédiste. Lorsque le dépistage n'a rien révélé, on ne recourt à l'imagerie que s'il y a un facteur de risque.

Facteurs de risque

Environ 2 % des nouveau-nés ont plus de probabilité de développer la maladie. Il existe divers facteurs de risque de la luxation congénitale de hanche. On peut entre autres citer :

  • la limitation d'abduction
  • les pathologies génitales associées
  • les naissances en position de siège
  • les antécédents de luxation dans la famille
  • les premiers-nés, les jumeaux
  • et les nourrissons ayant un poids élevé.

Traitement

Le traitement de la luxation congénitale de la hanche se fait avec succès au moyen de divers procédés et outils. On part du plus simple et bon marché au plus complexe et onéreux.

La solution du lange H Câlin

Dépourvu d'armature métallique, le lange Câlin permet d'écarter les cuisses sur le côté. Conçu en coton, il est lavable et réutilisable. Le lange est le traitement de référence de la naissance jusqu'à 2 mois. La pose est à temps plein tout en observant une liberté de 2 heures chaque jour. Bien entendu, il est enlevé au moment des bains. Le contrôle des effets de ce traitement peut se faire par échographie toutes les semaines.

La culotte d'abduction

Le bébé chez qui on décèle une luxation congénitale de la hanche peut être traité au moyen d'une culotte d'abduction. Avec ses sangles qui favorisent l'ajustement sur le tronc, cet outil permet également d'écarter et de positionner les cuisses de sur les côtés.

Le harnais de Pavlik

Plus contraignant que les deux précédents outils, le harnais de Pavlik est réglé par un chirurgien orthopédiste. En plus de ses deux sangles s'adaptant sur le pied, ce matériel est pourvu de fixations sur le tronc et les épaules. Ce traitement de référence entre 3 et 6 mois donne des résultats probants dans 85 % des cas.

Le jeu de traction de Somerville-Petit

La traction de Somerville-Petit est un impressionnant dispositif qui permet de traiter une luxation congénitale haute (tête fémorale au dessus du cotyle) d'une ou des deux hanches. Ce traitement qui peut exiger une hospitalisation de trois semaines, se fait après l'âge de six mois. Il doit en principe être suivi de la pose d'un plâtre durant trois mois et de l'usage d'attelles de hanche au cours des quatre mois suivants.

La phase du plâtre pelvi-pédieux

La pose du plâtre pelvi-pédieux se fait sous anesthésie générale. Ce dispositif généralement mis en place après la traction de Somerville-Petit, prend le bassin, les hanches et les deux jambes. Une distance raisonnable est maintenue entre les deux pieds. On laisse une ouverture sous les fesses pour nettoyer le bébé. Ce plâtre, à renouveler tous les 30 ou 45 jours, dure 3 mois.

Les attelles de Pierre Petit

Moins contraignantes que les plâtres, les attelles de Pierre Petit s'emploient pour garder l'écartement entre les cuisses. Elles peuvent être enlevées et mises en place par les parents.

L'intervention chirurgicale

En dernier recours, la réduction chirurgicale permet de remettre la tête du fémur dans sa cavité. Elle exige la pose d'un plâtre pelvi-pédieux durant quelques mois.

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