Le foscarnet est un composant actif antiviral dédié au traitement des rétinites à CMV. Elle est également capable de traiter d'autres types d'affections dues aux HSV (virus de l'herpès). La molécule aide aussi à traiter les patients dont les affections sont résistantes aux traitements antiviraux standards. Il s'agit d'un dérivé de l'acide phosphonoformique.
Le mécanisme d'action de l'antiviral
Le foscarnet est un antiviral virostatique c'est-à-dire qu'il ne possède pas la capacité de détruire le virus, mais peut être en mesure de freiner la multiplication de celui-ci. Homologue de l'anion pyrophosphate, il permet de stopper le site de liaison au pyrophosphate sur l'ADN du virus. Il permet ainsi de réduire la prolifération du virus dans l'organisme. En plus de son inhibition sélective, le foscarnet a l'avantage de ne pas perturber l'ADN polymérase de l'homme.
En raison de son mode d'action, l'antiviral n'a pas besoin de la thymidine kinase pour stopper la multiplication d'un virus. Contrairement à certains antiviraux (aciclovir, ganciclovir, etc.), il est donc en mesure d'agir sur les virus qui ne sont pas capables d'avoir une activité thymidine kinase. Néanmoins, certains virus peuvent altérer leur ADN polymérase et devenir résistant au foscarnet.
La pharmacocinétique du foscarnet
Le foscarnet se diffuse assez bien dans les tissus, les os et le liquide céphalo-rachidien (LCR). Il lui faut entre 4 à 2 heures pour obtenir son seuil de concentration plasmatique. Une fois dans l'organisme, il a la particularité de se fixer sur les os tandis qu'on le retrouve en très faible quantité au niveau des protéines plasmatiques. Chez certains patients infectés du VIH, sa concentration plasmatique peut atteindre 70 %. Il ne peut pas être métabolisé au sein de l'organisme.
L'élimination de la molécule se fait par les reins à l'aide de la filtration glomérulaire et de la sécrétion tubulaire. Toutefois, sa demi-vie plasmatique dure entre 3 et 4 jours. Le composant peut être résorbé par la méthode de dialyse.
Les indications du foscarnet
On sollicite régulièrement le foscarnet dans le traitement des affections à cytomégalovirus (CMV) chez les patients atteints du VIH. En effet, il permet de traiter les affections rétiniennes, pulmonaires, digestives, encéphaliques dues à un virus CMV.
On le rencontre également dans le traitement des maladies herpétiques (virus HSV). Le foscarnet constitue une alternative lorsque les traitements standards ne sont plus efficaces ou lorsque les patients ont des défenses immunitaires affaiblies.
Les effets secondaires et les contre-indications
Bien qu'il ait des avantages thérapeutiques incontestables, le foscarnet peut engendrer des dysfonctionnements dans l'organisme. Le principal effet indésirable du foscarnet est sa nephrotoxicité (toxicité au niveau du rein). Il a tendance à accroître le taux de créatinine plasmatique chez les utilisateurs. C'est pourquoi, il est déconseillé d'associer les produits à base de foscarnet avec d'autres médicaments nephrotoxique. Il a également la capacité de provoquer un déséquilibre électrolytique. En effet, le foscarnet est capable de modifier le taux de potassium, des phosphates, de calcium, etc.
L'élimination du foscarnet engendre des ulcérations génitales. La forte concentration de foscarnet dans les urines peut irriter les conduits génitaux. L'emploi de l'antiviral cause parfois des dermatites de contact. Toutefois, ces effets s'estompent assez vite au terme du traitement. L'utilisation du foscarnet se fait en général sous suivi médical pour éviter des complications graves.