Avec des standards d'excellence irréalistes ou inatteignables, le perfectionnisme pathologique est dominé par une dévalorisation sévère de soi en présence des erreurs ou des échecs et s'inscrit dans un registre psychopathologique. Cette forme inadaptée est un trait de la personnalité obsessionnelle-compulsive
Les différentes dimensions du perfectionnisme
Le comportement perfectionniste peut revêtir plusieurs aspects. On distingue ainsi :
- le perfectionnisme axé sur soi qui requiert la perfection de soi avec une envie manifeste d'être parfait (e), sans défaut. Ce perfectionnisme se manifeste par des difficultés interpersonnelles et par des épisodes dépressifs lorsque le sujet est confronté à des évènements stressants.
- le perfectionnisme axé sur autrui exprime le désir de voir les autres (conjoint, enfant, collègue…) parfaits, avec des exigences élevées. Le sujet exige de façon tyrannique la perfection aux personnes qui l'entourent. Les comportements colériques à l'égard des autres, des problèmes relationnels et une insatisfaction sexuelle sont associés à ce type de perfectionnisme.
- le perfectionnisme social : le sujet pense que les autres exigent de lui la perfection. Ainsi, le sujet peut manifester divers symptômes tels que l'anxiété, l'hostilité, la dépression.
Les manifestations du perfectionnisme
En plus des exigences élevées avec la quête des résultats parfaits, le perfectionnisme transparaît par le biais d'un sens élevé de l'organisation avec des tendances à l'ordre et à la propreté qui peuvent tourner à l'obsession. Cette quête obsessionnelle de la perfection n'est pas limitée aux résultats, elle s'exprime par la recherche de la perfection au niveau de l'apparence physique et du comportement.
La terreur de l'erreur est un autre trait distinctif du perfectionniste qui est envahi par l'anxiété, la détresse face à des fautes involontaires. La rumination des erreurs passées est également manifeste avec une inquiétude obsessionnelle. Les erreurs et les échecs sont des sources de désespoir et peuvent induire une accentuation du complexe d'infériorité et des tendances au suicide.
Les manifestations du comportement perfectionniste peuvent être saines avec des exigences élevées pour lesquelles le sujet s'adapte à la situation.
Les manifestations dysfonctionnelles ou excessives sont caractérisées par des objectifs peu réalistes qui deviennent des pressions abusives. Ainsi, les moindres erreurs sont considérées comme un échec cuisant et génèrent beaucoup de déceptions et de souffrances.
Les causes du perfectionnisme
Des facteurs parentaux et familiaux constituent des causes probables du perfectionnisme. L'éducation parentale est ainsi mise en cause lorsque les parents ont des exigences personnelles élevées et manifestent des attitudes de désapprobation à l'égard des comportements de l'enfant. Ce dernier essayera ainsi d'exceller continuellement ou de faire mieux en vue d'obtenir l'approbation la part de ses géniteurs.
Le perfectionnisme se développerait également sous l'influence d'autres facteurs environnementaux et culturels. La valorisation de l'excellence et des performances exceptionnelles dans la société ou à travers les médias, favorise le développement des comportements perfectionnistes.
Le traitement du perfectionnisme
La thérapie cognitive comportementale est une approche psychologique, adaptée pour le traitement du perfectionnisme. Elle permet d'identifier, d'évaluer et de modifier les contenus des pensées négatives et les schémas perfectionnistes inadaptés en vue de réduire les croyances perfectionnistes. La thérapie psychanalytique et la thérapie de groupe sont également des approches psychologiques qui contribuent à la prise en charge thérapeutique des perfectionnistes.
L'approche pharmacologique vise à traiter les symptômes obsessionnels compulsionnels, les troubles anxieux, les épisodes dépressifs. Les antidépresseurs sérotoninergiques peuvent être ainsi prescrits aux personnes souffrant d'un perfectionnisme pathologique.