L'hypocondriaque s'inquiète pour des maladies imaginaires, a l'impression d'être malade ou est persuadé qu'il est gravement malade en exagérant l'interprétation des perceptions du corps ou d'un symptôme bénin.
Il manifeste ainsi une écoute obsessionnelle de son organisme ; il consulte parfois de nombreux médecins et effectue de nombreux examens médicaux qui ne parviennent pas à le rassurer et à atténuer son angoisse.
Les symptômes de l'hypocondrie
Avec pour trait distinctif, l'absence de lésion organique ou biologique, l'hypocondrie est caractérisée par la présence de plusieurs signes manifestes :
- une préoccupation focalisée sur la crainte ou la conviction d'être atteint d'une pathologie à partir d'une fausse interprétation d'un signe clinique ;
- la persistance de cette préoccupation relative à la santé ou la prévalence d'une angoisse, malgré les avis et examens médicaux rassurants ;
- l'interprétation des moindres signes physiques ou sensations, comme étant la présence manifeste d'une pathologie (grave ou mortelle) ;
- la présence d'une souffrance clinique significative ou d'une altération affectant la vie professionnelle et sociale ;
- les plaintes somatiques et la quête obsessionnelle des origines d'un symptôme ou d'une maladie ;
- un attaque panique, une dépression, une anxiété, une mélancolie.
Les causes de l'hypocondrie
L'hypocondrie peut résulter d'une carence affective précoce ou d'un sentiment de vulnérabilité au niveau du corps. Cette vulnérabilité peut provenir de certaines attitudes parentales qui ont pour centre d'intérêt les moindres bobos de leurs enfants et les conduisent sans cesse chez le médecin.
L'hypocondrie peut survenir à la suite d'un évènement important de la vie, d'une maladie, de la mort d'un proche ou chez les personnes manifestant un manque d'estime de soi, un sentiment d'impuissance, un tempérament anxieux.
Elle peut être alimentée par l'internet, les médias, la télévision, les revues médicales qui véhiculent des informations angoissantes relatives à certaines pathologies.
Le traitement de l'hypocondrie
Le traitement de l'hypocondrie requiert l'expertise d'un psychologue ou d'un psychiatre afin de canaliser l'anxiété de l'hypocondriaque.
Les thérapies cognitives et comportementales parviennent efficacement à réduire l'angoisse et l'anxiété, à traiter les craintes obsédantes et à soigner convenablement le syndrome hypocondriaque. Les thérapies d'inspiration psychanalytique permettent d'explorer l'origine et le sens des craintes qui envahissent l'hypocondriaque.
Le traitement symptomatique vise à calmer une dépression ou une attaque panique, en prescrivant des antidépresseurs, des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ou les médicaments anxiolytiques, notamment les benzodiazépines.
Les séances de relaxation sont également recommandées pour lutter contre l'anxiété et gérer le stress. L'activité physique et l'adoption d'une bonne hygiène de vie constituent des stratégies qui peuvent permettent à l'hypocondriaque de se détacher des préoccupations imaginaires et d'entretenir d'autres centres d'intérêt en dehors de la santé ou du fonctionnement du corps. Elles permettent d'atténuer ou d'enrayer la crainte continuelle de tomber malade ou d'être victime d'une pathologie.