19 juillet 2014 AccueilMaladiesPsychopathologie et neuropathologieEchopraxie

L’échopraxie, la répétition mécanique des gestes d’un vis-à-vis

Le mot échopraxie provient de la combinaison de deux mots grecs ‘’êkhô’’ (répétition) et ‘’praxis’’ (action). L’échopraxie est donc la répétition spontanée d’un geste ou d’un mouvement que l’on perçoit chez une personne ou un interlocuteur. Cette reproduction par imitation des actions d’une autre personne est involontaire, quasi automatique et incontrôlable.

Le sujet éprouve ainsi une envie incontrôlable d'imiter les actions et gestes effectués par autrui. Il s'agit d'une imitation corporelle qui transparaît souvent sous diverses conditions ou lorsqu'un individu est affecté par une pathologie neurologique ou psychiatrique. Le patient imite ainsi de façon pathologique les mouvements d'une autre personne.

Symptômes de l'échopraxie

Une personne affectée par l'échopraxie manifeste un comportement compulsif qui consiste à imiter involontairement les mouvements de l'autre. Cette reproduction des gestes et postures se déroule sans le consentement du patient, sans le contrôle de la conscience. C'est un besoin irrésistible qui l'amène à réaliser un mouvement après l'avoir observé. Le patient va ainsi agiter sa main lorsqu'il aperçoit un individu exécutant ce mouvement. Il s'agit d'une imitation automatique et réactive qui ne s'inscrit pas dans un processus d'apprentissage comme c'est le cas chez les enfants.

En effet, l'imitation par apprentissage qui se produit chez les enfants jusqu'à l'âge de 3 ans, est un mode d'apprentissage nécessaire au cours de la phase de développement des gamins. Elle leur permet d'apprendre les actions physiques, il ne s'agit donc pas d'un comportement échopraxique. Ainsi, avant l'âge de 3 ans, ce comportement répétitif n'est un pas un symptôme de l'échopraxie.

Causes de l'échopraxie

Les causes de l'échopraxie ne sont pas explicites, toutefois, plusieurs facteurs peuvent déclencher une répétition involontaire des mouvements de l'autre. Il s'agit notamment des atteintes du lobe frontal, des traumatismes crâniens, des pathologies neurologiques.

L'échopraxie apparaît, parfois, au cours d'une phase dépressive majeure, des épisodes récurrentes des crises d'épilepsie et chez les sujets affectés par l'autisme, l'aphasie, le syndrome de Ganser, le syndrome de Gilles de la Tourette, la schizophrénie catatonique. L'échopraxie peut également résulter d'une tumeur du cerveau, d'une maladie auto-immune.

Le lien de causalité entre l'échopraxie et ces différentes pathologies, n'est pas élucidé.

Traiter l'échopraxie

L'échopraxie est souvent associée à d'autres signes cliniques liés à diverses pathologies. Par conséquent, dans le cadre d'une démarche thérapeutique, il essentiel de rechercher et de traiter la cause-jacente à l'imitation involontaire et automatique des mouvements des autres . Cette approche thérapeutique permet de réduire les manifestations de cette imitation, car il n'existe pas encore de médicaments visant à les enrayer définitivement.

Ainsi, la prise en charge de l'échopraxie est basée sur le traitement curatif de l'affection sous-jacente, par le biais d'une chimiothérapie. Le recours aux médicaments est bien indiqué pour atténuer les effets gênants des symptômes qui perturbent la vie sociale du patient.

L'abord psychothérapeutique, en l'occurrence la thérapie cognitive et comportementale, est recommandé lorsque le sujet affecté par l'échopraxie, est confronté à un état de détresse, de dépression ou en vue de l'aider à gérer ses réactions émotionnelles. Cette thérapie améliore la qualité de vie en aidant le sujet à faire face aux retentissements de l'échopraxie dans la vie psychologique et sociale du patient.