5 juillet 2014 AccueilMaladiesPsychopathologie et neuropathologieOchlophobie

Surmonter l’ochlophobie, la peur irraisonnée de la foule

L’ochlophobie est la peur irraisonnée de la foule. Le rassemblement d’un grand nombre d’individus en un même endroit déclenche un inconfort émotionnel chez l’ochlophobe. Ce sentiment de malaise survient exclusivement lorsque le sujet est au cœur d’une foule qui est, à cet effet, perçue comme un danger.

A travers la foule, l'ochlophobe entrevoit une menace pour son intégrité physique et psychologique avec une appréhension des bousculades. La foule exacerbe une véritable angoisse. Ainsi, les endroits bondés tels que les plages ou les sites touristiques sont terrorisants pour le sujet qui va alors se sentir confiné.

Éléments de différenciation entre l'ochlophobie et l'agoraphobie

L'ochlophobie et l'agoraphobie sont des troubles phobiques qui génèrent des crises d'angoisse en présence d'un objet ou d'une situation bien spécifique. Elles présentent des éléments pathogènes bien différents.

L'ochlophobie est une sorte de peur qui survient lorsque le sujet se trouve dans des lieux où il y a beaucoup de personnes. Il s'agit de la peur exclusive de la foule.
Les situations phobogènes sont, en ce qui concerne l'agoraphobie, les lieux publics, les espaces ouverts, les vastes espaces et la foule.

La foule génère ainsi un sentiment d'insécurité chez l'ochlophobe et l'agoraphobe mais cette foule est perçue différemment chez l'un et l'autre.

Le premier a peur de la foule qui est perçue comme étant une masse oppressive au sein de laquelle il se sent oppressé. Il préfère, de ce fait, les espaces ouverts pour ne pas ressentir ce sentiment d'oppression.

Le second, l'agoraphobe craint les espaces ouverts, mais également la foule en relation avec l'espace.

Les symptômes de l'ochlophobie

Confronté à une foule, l'ochlophobe peut ressentir un sentiment d'oppression et manifester une crise d'angoisse ou une attaque panique qui est caractérisée la survenue brutale d'une série de symptômes physique et psychiques.

La symptomatologie physique est dominée par l'accélération du rythme cardiaque
(tachycardie), des sensations d'étouffement, une respiration irrégulière, des nausées, une transpiration accrue, des frissons ou des bouffées de chaleur, des tremblements, des vertiges.

La manifestation psychique de l'ochlophobie est caractérisée par la peur de mourir ou la peur de perdre le contrôle de soi, la nervosité.

Les causes de l'ochlophobie

Une expérience traumatisante (par exemple, une bousculade ou une agression dans une foule) peut être à l'origine de l'ochlophobie. Aussi, une éducation fondée sur une méfiance excessive du monde extérieur et des autres, peut induire une appréhension de la foule. Cette origine peut remonter à l'enfance au cours de laquelle les parents qui perçoivent le danger partout en général ou au sein de la foule de façon spécifique, ont transmis à leur progéniture la peur qui les envahissait.

Traitement de l'ochlophobie

Le traitement médicamenteux des symptômes somatiques issus des crises de panique est dominé par la prescription des antidépresseurs, notamment les antidépresseurs imipraminiques tricycliques et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Les troubles paniques peuvent également justifier la prescription des psychotropes en ce qui concerne le traitement chimio-thérapeutique.

La stratégie thérapeutique inclut également des traitements psycho-thérapeutiques, avec en l'occurrence les thérapies comportementales et cognitives qui sont particulièrement privilégiées en vue de traiter efficacement l'ochlophobie.

En présence des manifestations symptomatiques de l'ochlophobe, il convient d'installer le sujet dans un endroit spacieux en le soutenant ou en le rassurant par une présence bienveillante.