La pratique de l'automutilation peut s'inscrire dans un registre psychopathologique. Elle est ainsi perceptible chez certains patients affectés par les troubles de la personnalité, le syndrome de stress post-traumatique, la schizophrénie, la dépression.
Les différentes formes d'automutilation
L'automutilation revêt plusieurs formes. Le fait de se couper la peau à l'aide d'un objet pointu ou tranchant (une lame de rasoir, un cutter, un morceau de verre) est une forme courante. Mais il en existe bien d'autres : s'insérer des objets dans le corps, se brûler la peau avec une cigarette, se cogner la tête contre un mur, se donner des coups, se tirer les cheveux, empêcher la guérison d'une blessure.
Les signes et symptômes de l'automutilation
L'automutilation se manifeste par des actes intentionnels destinés à se faire du mal volontairement. Ces sévices auto-infligés transparaissent à travers les coupures de la peau, les égratignures, les morsures, les abrasions cutanées, les brulures, les cicatrices.
Les ecchymoses et les scarifications sont d'autres formes de blessures. Pour cacher les meurtrissures, la victime peut porter constamment des chemises manches ou de longs pantalons, même lorsqu'il fait chaud. Elle peut également prétendre qu'elle a fréquemment des accidents pour dissimuler son comportement auto-agressif.
Les personnes qui pratiquent l'automutilation présentent des difficultés relationnelles ou manifestent une instabilité émotionnelle et comportementale, avec un degré plus ou moins élevé d'impulsivité et d'imprévisibilité. Elles exécutent froidement ou délibérément, ces actes d'automutilation dans un état fortement émotionnel, marquée par une détresse émotionnelle.
Les causes de l'automutilation
Les comportements d'automutilation peuvent être motivés par un besoin, notamment celui de se faire mal pour arrêter une détresse, une tristesse ou pour soulager des tensions, des sentiments angoissants ou douloureux. A travers cette autopunition, la souffrance psychique est ainsi transformée en une douleur physique.
Il s'agit d'une expression malsaine d'une souffrance, d'une demande d'aide à travers des marques sur le corps. L'automutilation est, de ce fait, une méthode inefficace visant à mettre fin à une souffrance psychique ou le résultat d'une incapacité à affronter sainement une douleur psychique.
Les automutilations peuvent résulter du fait que les victimes éprouvent des difficultés pour exprimer certaines émotions ou sont incapables d'exprimer sainement et efficacement leurs sentiments. Les personnes affectées par des pathologies mentales bien spécifiques (trouble bipolaire, trouble de la personnalité borderline) sont également exposées à l'automutilation.
Des risques élevés d'automutilation, sont associés à la dépendance à l'alcool et à la drogue illicite (cannabis). Le chômage, le deuil, la pauvreté ainsi que les antécédents familiaux liés à des actes d'automutilation, le traumatisme, les abus physiques ou sexuels durant l'enfance sont des facteurs de risque.
Le traitement de l'automutilation
Plusieurs approches thérapeutiques sont couramment utilisées pour traiter les comportements d'automutilation.
La prise en charge médicale contribue efficacement au traitement des pathologies associées à l'automutilation, notamment la dépression, l'anxiété, les troubles mentaux. Pour ce faire, les antidépresseurs ou les antipsychotiques à faible dose, sont prescrits pour aider les victimes.
L'approche psychothérapeutique vise à identifier et à gérer les problèmes sous-jacents qui précipitent les comportements d'automutilation. Elle a pour but d'enrayer les actes de blessures auto-infligées. Dans cette perspective, diverses thérapies sont recommandées, à savoir, la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie comportementale dialectique, la thérapie de groupe ou familiale, la psychothérapie dynamique.