L'expression et la définition des neuroleptiques sont apparues à la fin des années 50. Elles ont été proposés par les psychiatres Pierre Deniker et Jean Delay.
Le fonctionnement des neuroleptiques
Les neuroleptiques ont pour mission de diminuer l'activité nerveuse. En effet ils bloquent les récepteurs dopaminergiques postsynaptiques de la dopamine qui est un neurotransmetteur appartenant à la famille des catécholamines et qui joue le rôle de modulateur final des sorties motrices et psychiques. L'activité de la dopamine ainsi bloquée aura des effets anti-hallucinatoires, sédatifs et calmants sur le patient.
Les neuroleptiques regroupent les molécules qui ont une action neurobiologique. Leur action se traduit par des effets ataraxiques, antidysleptiques et anti-autistiques. Les neuroleptiques ont un effet anxiolytique, apaisant et sédatif sur le patient (effet ataraxique). Ils offrent également l'avantage de ne pas altérer les capacités intellectuelles du patient. Ils ont aussi la capacité de diminuer les hallucinations et les crises de délires (effet antidysleptique). Pour finir, les neuroleptiques permettent également de diminuer l'apragmatisme et l'athymhormie (effet anti-autistique).
Les différentes familles de neuroleptiques
Les neuroleptiques peuvent se subdiviser en plusieurs familles : les phénothiazines, les butyrophénones, les benzamides, les neuroleptiques atypiques. Les phénothiazines agissent comme des inhibiteurs qui ont utilisé dans le but de traiter les états psychotiques aigus ainsi que les états d'excitation psychomotrice. Ils peuvent être également utilisés afin de soulager les cas d'anxiété majeure ou les formes graves de névrose.
Les phénothiazines peuvent aussi servir pour soulager les douleurs intenses, mais également pour stopper les nausées et vomissements rebelles. Les butyrophénones sont des neuroleptiques sédatifs qui peuvent être utilisés pour traiter les mêmes troubles que les phénothiazines.
Les benzamides sont des neuroleptiques mixtes pouvant être utilisés pour le traitement des troubles cités précédemment. Enfin, nous avons les neuroleptiques atypiques qui sont utilisés dans le traitement des cas de schizophrénie. Ils sont parfois employés pour soulager les états psychotiques aigus et chroniques ainsi que les états d'excitation psychomotrice.
Dans quels cas utiliser les neuroleptiques ?
L'usage des neuroleptiques est fait principalement dans les cas de schizophrénies. En effet, les neuroleptiques ont un effet immédiat. Lorsque le traitement est continu, ils améliorent l'état de schizophrénie du patient et préviennent parfois les risques de rechutes.
Les neuroleptiques sont également utilisés afin de diminuer les manifestations de bouffée délirante aiguë. Dans certains cas les neuroleptiques peuvent servir à calmer les personnes qui sont dans un état d'agressivité ou d'agitation. Certains neuroleptiques (comme le théralène) peuvent être utilisés comme somnifères en remplacement des benzodiazépines.
Les effets secondaires des neuroleptiques
Les effets indésirables liés à l'usage des neuroleptiques se situent à différents niveaux. Au niveau neurologique l'usage des neuroleptiques peut provoquer un état de somnolence chez le patient, mais également des troubles de l'activité motrice (dyskinésies aiguës) qui se manifestent par spasmes musculaires. Les dyskinésies aiguës apparaissent généralement les premiers jours du traitement.
Au niveau digestif l'utilisation des neuroleptiques peut entrainer des sécheresses buccales. Dans certains cas, il est possible que l'utilisateur soit sujet à des constipations. Au niveau dermatologique, l'utilisateur peut avoir des réactions allergiques ou une photosensibilisation (réactions de la peau face aux rayons du soleil).
Au niveau sanguin, on note la destruction des globules blancs polynucléaires (agranulocytoses). Des complications plus graves peuvent survenir lors de l'emploi des neuroleptiques. En effet, des accidents vasculaires cérébraux peuvent affecter les personnes d'un âge avancé.