Les antibiotiques contenant des nitro-imidazolés sont disponibles en solutions buvables, en comprimés, en ovules vaginaux et en solutions injectables pour perfusion. La voie parentérale qui se fait exclusivement en milieu médical, est préconisée lorsque le patient ne peut prendre l'antibiotique par la voie orale.
Le fonctionnement des nitro-imidazolés
Une fois absorbés, les nitro-imidazolés pénètrent au sein des bactéries ou des parasites où ils sont soumis à une oxydo-réduction. Cette réduction intracellulaire leur permet de libérer des produits cytotoxiques qui détruisent les différents micro-organismes cibles. Seuls les bactéries (Bacteroides fragilis) et les protozoaires anaérobies (Entamoeba histolytica, trichomonas vaginalis, Giardia intestinalis, etc.) disposant d'une enzyme spéciale sont susceptibles d'être éliminés par les nitro-imidazolés.
L'efficacité est effective lorsque la concentration minimale inhibitrice (CMI) est atteinte. Sinon, les germes pathogènes continueront de proliférer dans l'organisme. La localisation de l'affection est un facteur à prendre en compte dans le cadre du choix du type de nitro-imidazolés. Les nitro-imidazolés possèdent une bonne capacité de diffusion tissulaire. Toutefois, ces substances se digèrent très vite et en grande quantité. Leur demi-vie plasmatique peut atteindre dix heures minimum.
Différents types de nitro-imidazolés
On dénombre 5 types de nitro-imidazolés : le métronidazole, le nimorazole, l'ornidazole, le tinidazole et le secnidazole. En général, le métronidazole est administré par voie orale, vaginale et parentérale. Il dispose d'une excellente capacité d'absorption par l'organisme et s'utilise pour éliminer les germes anaérobies ou pour traiter l'amibiase entre autres.
Les antibiotiques à base de nimorazole se présentent sous forme de comprimés. Il dispose des mêmes aptitudes que le métronidazole et ne devraient pas être associés à des anticoagulants.
L'ornidazole a une capacité de résorption de plus de 90 %. Sa demi-vie plasmatique est de quatorze heures maximum. Le plus souvent, l'ornidazole est une solution injectée en intraveineuse par perfusion.
Le tinidazole peut franchir les tissus hémato-méningées et placentaires. Il est expulsé par la voie urinaire. Lorsque le tinidazole est associé à d'autres antibiotiques, il intervient dans la chimioprophylaxie au cours des opérations chirurgicales.
Capable de passer la barrière placentaire, le Secnidazole dispose d'une demi-vie plasmatique d'environ vingt cinq heures. En plus de traiter spécifiquement l'amibiase hépatique et l'amibiase colique, il présente les mêmes avantages que le métronidazole et le nimorazole.
Risques et inconvénients des nitro-imidazolés
Les médicaments à base de nitro-imidazolés ont des effets secondaires qui se traduisent par des maux de tête, des vertiges, des nausées, etc. Dans de rares cas, un traitement prolongé est susceptible de favoriser l'apparition d'affections des nerfs (neuropathie). Les nitro-imidazolés ont la capacité de provoquer le dégoût de l'alcool chez certaines personnes (Effet disulfirame). De plus, certains antibiotiques peuvent avoir un goût ferreux ou métallique.
Lors d'un traitement prolongé aux antibiotiques nitro-imidazolés, il est conseillé d'effectuer une analyse de sang (NFS) ou un examen neurologique afin d'anticiper l'apparition de complications. Si l'individu constate une aggravation des différents effets secondaires (vertiges, convulsions ou autres troubles neurologiques), celui-ci doit prendre contact avec son médecin traitant ou stopper la prise des médicaments.