La quinine était à l'origine extraite de l'écorce d'arbustes appartenant au genre botanique Cinchona. Les indien Quechua indigènes de la Bolivie et du Pérou furent les premiers à découvrir les propriétés antipaludiques de la quinine, mais c'est aux jésuites de Lima qu'on doit son introduction en Europe comme premier traitement de la malaria. Aujourd'hui la science a réussi à créer des copies de synthèse de cet alcaloïde naturel. La quinine est principalement prescrite pour la prise en charge des formes de paludisme résistantes aux autres antipaludiques. Elle peut également servir à prévenir cette maladie.
Dans quels cas utiliser la quinine ?
La forme injectable de ce médicament constitue jusqu'à présent le traitement de référence des formes de paludisme causées par le parasite plasmodium falciparum. La quinine constitue généralement l'unique recours contre les formes de paludisme graves qui engagent le pronostic vital des patients et qui résistent aux autres molécules antipaludiques.
Les personnes voyageant vers des zones où le paludisme est endémique se voient prescrire une prophylaxie à base de quinine. Cette molécule permet notamment de combattre les états fébriles ainsi que les inflammations qui surviennent lors des crises de paludisme. Elle figure sur la liste des médicaments essentiels de l'organisation mondiale de la santé (OMS).
Contre indications et précautions d'emploi
L'OMS déconseille l'utilisation de la quinine comme traitement de première ligne de la malaria. Ce médicament doit être réservé à la prise en charge des formes les plus graves de la maladie. La quinine était parfois prescrite pour soulager les crampes musculaires. Cette utilisation est aujourd'hui proscrite en raison des risques cardiaques, allergiques et hématologiques élevés qui sont liés à cet usage. Les personnes atteintes du syndrome du QT long (une forme d'arythmie cardiaque) devraient éviter, dans la mesure du possible, de prendre de la quinine.
Effets secondaires
La quinine peut à des doses thérapeutiques occasionner le cinchonisme, un syndrome se traduisant par une vision floue, des nausées, le vertige, des acouphènes… A de rares occasions la quinine peut causer un œdème pulmonaire qui peut conduire à la mort. La quinine peut aussi causer une paralysie si elle est injectée de façon accidentelle dans un nerf. Certains patients soumis à un traitement à base de quinine peuvent souffrir de constipation, de troubles érectiles ou de diarrhée. A dose élevée, la quinine est une substance extrêmement toxique. En cas de surdose, la consultation immédiate d'un toxicologue est requise.
Interactions médicamenteuses
Un certain nombre de substances médicamenteuses peuvent interagir négativement avec la quinine.
Les anticoagulants
Les anticoagulants tels que la warfarine et l'héparine peuvent perturber l'action de la quinine et conduire à des effets secondaires comme des saignements.
Les antidépresseurs
La quinine modifie profondément l'action des antidépresseurs tels que la desipramine. Ingérée en même temps que cette substance, la quinine conduit à une activation massive de certains récepteurs à travers l'ouverture spontanée des canaux à potassium.